Chères adhérentes, chers adhérents,
Votre Fédération CFTC Banques partage avec vous une actualité relative à BPCE SA et à l’augmentation de capital soumise aux élus du CSE. Voici l’avis rendu par l’intersyndicale le 5 septembre 2024.
“Les élus du CSE BPCE SA notent premièrement, que, comme les CSE des Banques Populaires et des Caisses d’Epargne, ils sont consultés sur une enveloppe maximale de 4 Mds€, qui sera mise en œuvre sur 18 mois en partie ou totalement, à la main du conseil de surveillance de BPCE SA.
Ils soulignent que le flou demeure sur l’emploi qui sera fait de cette enveloppe. En effet, hormis 1,3 Mds€ finançant l’acquisition de SGEF, l’usage des 2,7 Mds€ restants n’est posé qu’en termes très généraux.
Ainsi, sont évoqués 3 à 4 axes :
- Le leasing avec l’acquisition de SGEF (1,3 Md€ dont il faut rappeler que le projet présenté en avril au CSE BPCE SA mentionnait 1,11Md€, soit précisément 190M€ d’écart quant au chiffrage initial)
- Le financement du développement de la gestion d’actifs pour 0,5 Md€
- Une acquisition en banque de proximité en Europe pour 1,7 Md€
- Des « investissements en France » sont aussi mentionnés pour 0,5 Md€.
A ce stade, l’acquisition de SGEF est le seul projet dont une part des implications a pu être appréciée par le CSE.
L’acquisition en banque de proximité en Europe n’est présentée qu’en termes de principes, avec des options variées : participation minoritaire pour 1 Md€ ou prise de contrôle à 100% pour 2 Mds€.
De même, les « investissements en France » au niveau de BPCE SA ne font l’objet que de mentions générales (« système d’information, intelligence artificielle, parcours 100% digital), sans aucun autre détail.
Le CSE regrette le manque de visibilité sur les tenants et aboutissants exacts de cette augmentation de capital.
Même l’usage de cette enveloppe de 4 Mds€ reste imprécis : en banque de proximité en Europe, en cas de prise de contrôle à 100% pour 2 Mds€, des réallocations devront être opérées par rapport au budget de 1,7 Md€ prévu. Sur quels autres projets seraient pris les 300 M€ d’écart ? Sur le développement de la gestion d’actifs, ou sur les investissements en France ? Pour quelles incidences sur les ambitions initiales ?
Le CSE se trouve donc à ce jour consulté uniquement sur des aspects techniques de l’augmentation de capital prévue, et non, hormis SGEF, sur l’opération financière en tant que telle et dans sa totalité.
L’objectif de cette opération est de nourrir la stratégie de croissance et d’investissement du Groupe en « diversifiant ses risques et ses sources de revenus » avec les acquisitions de SGEF, en banque de proximité en Europe, et le développement de la gestion d’actifs. Or « diversifier les risques » correspond bien à faire entrer de nouveaux risques, sur lesquels, pour la première part de l’enveloppe de 4 Mds€, la visibilité est, à ce jour, très limitée.
Les perspectives de revenus mises en avant ne sont que la contrepartie de ces risques, l’exemple récent de la consultation sur l’acquisition de SGEF a bien montré que les risques ne peuvent être identifiés qu’avec des informations détaillées. En termes de ROE, là aussi, le projet présente des estimations floues, avec par exemple sur la banque de détail, une fourchette de 10 à 17%.
Aussi, le CSE BPCE SA ne peut à ce stade que prendre acte d’une augmentation de capital envisagée jusqu’à 4 Mds€ de BPCE SA, sans que les modalités de définition de ce montant lui aient été précisées (pourquoi 1,7 Md€ pour une acquisition en banque de proximité en Europe ? pourquoi 500 M€ d’investissements en France, et pour quels types de projets plus spécifiquement ? que représente plus concrètement le montant de 500 M€ prévu pour le développement de la gestion d’actifs ?).
Les tenants et aboutissants tant financiers qu’opérationnels, voire organisationnels et de condition de travail, de chacun des investissements à venir ne peuvent être appréciés en l’état.
Le choix de la direction de consulter le CSE BPCE SA sur cette feuille blanche ne saurait faire de cet avis un blanc-seing sur les projets qui seront conduits. Si le CSE BPCE SA rend aujourd’hui un avis sur le projet d’augmentation de capital, il ne peut être considéré comme consulté sur les opérations de croissance et d’investissement qui seront menées.
Le CSE BPCE SA rappelle ainsi que le présent avis sur l’augmentation de capital ne suspend aucunement l’obligation de la direction de consulter le CSE sur chacun des projets déclinant la stratégie du Groupe, en particulier d’investissements en France et d’acquisition en banque de proximité en Europe. Ceux-ci devront, chacun, faire l’objet de consultations du CSE pour être pleinement appréhendés dans toutes leurs dimensions.
Si les données chiffrées présentées montrent que les ratios de solvabilité et d’absorption des pertes du Groupe et de BPCE ne seraient en principe pas affectés (sous réserve de risques pris maîtrisés), il reste que ces projets incertains seront financés par les résultats des réseaux et donc le travail des collaborateurs des établissements du Groupe. La direction devra donc assurer aussi la transparence vis-à-vis de ces salariés, via leurs CSE, sur l’emploi fait des bénéfices de leurs activités en matière d’investissement et de prise de risque.”