BNPP Personal Finance : Déclaration de la CFTC au CSEC du 21 Septembre 2021

Madame l’Administratrice Directrice Générale,
Madame la Présidente du CSEC BNPP PF,

La CFTC souhaite vous interpeller à l’occasion de cette réunion pour vous parler d’un sujet grave : la renégociation du temps de travail.
Un sujet extrêmement structurant où la promesse exprimée d’une co-construction se transforme en une décision unilatérale de dénoncer tous les accords existants pour aller vers un avenir social flou et inquiétant. Surtout pour les opérationnels, forces vives de l’entreprise qui permettent de faire la production, mère de nos résultats si chers à notre actionnaire.
Avez-vous une réelle volonté de négocier dans un esprit de co-construction ?
Etes-vous pour le dialogue social ?

A date, nous faisons le simple constat d’un déroulé où l’ouverture à l’échange est réduit à sa plus simple expression.
Lors de votre intervention du 30 juin dans cette même instance, vous avez évoqué : « 2 actifs dans l’entreprise, l’Humain et l’IT qui représentent la totalité de la future création de valeur ».
Dans ce projet, on imagine (même confusément) la valeur de l’IT que pourrait apporter un outil performant permettant de gérer des rythmes de travail « a façon » et d’adapter les effectifs pour répondre à des besoins d’activité de plus en plus fluctuants.

En revanche, nous ne voyons pas vraiment la valeur attachée à l’Humain. Est-ce lié à la corvéabilité salariale que vous souhaitez obtenir ? Comment ne pas imaginer la précarité familiale qui découlerait inexorablement de ce mode de travail et vers quelles formes d’aliénation courrons-nous ?

Si nous ne remettons pas en cause la nécessité de répondre aux besoins de nos partenaires et clients finaux, nous sommes convaincus que nous pouvons y arriver en appliquant de la rotation et de la modulation dans un cadre de consensus, de volontariat et de reconnaissance pour donner du sens au travail et faire adhérer les forces vives à un projet commun.

Les revendications que nous portons sont le résultat de consultations avec de nombreux salariés et managers de l’entreprise.
Lors des échanges qui se sont tenus, la Direction autant que les OSR, ont reconnu la nécessité de définir dans ce type d’accord, des éléments de régulation et de transparence pour garantir un bon équilibre pour tous.

Malheureusement, les propositions que nous avons pu faire dans ce sens et qui manquaient indubitablement dans le projet d’accord qui nous a été présenté, ont surtout reçu des refus, des non réponses voire des « peut-être ». Qui plus est, nous avons découvert dans les derniers échanges, que l’intégralité des usages et des accords existants étaient remis en cause. Cette nouvelle dimension ajoutée au contenu d’un projet d’accord non exhaustif et insuffisamment détaillé ne nous donne pas une visibilité suffisante sur une nouvelle organisation du travail efficiente.

Sous prétexte de maintenir la manne de 22 jours de RTT pour 39 Heures travaillés, cet arbre cache une forêt de contraintes et de rigidités qui rendront incompatible un bon équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
La souplesse que vous évoquez ne s’applique que dans un sens, celui de l’entreprise. Nous sommes convaincus qu’un bon accord « gagnant-gagnant » ne peut s’entendre que si la souplesse est réciproque.

Si une nouvelle phase de négociation s’ouvre pour quelques mois, nous vous demandons instamment qu’elle soit placée sous le signe d’une méthode de négociation transparente et respectueuse. Pour nous, cela passe par un projet réellement co-construit et équilibré.

Nous finirons par une citation d’Albert Camus dans ses chroniques : « Sans travail, toute vie devient pourrie. Mais quand le travail est sans âme, la vie s’étouffe et meurt ».
Ensemble, redonnons une âme au travail chez PF.
Madame, Qu’en pensez-vous ?

NB : Cette déclaration sera diffusée auprès des salariés de l’entreprise.

BNPP Personal Finance : Déclaration de la CFTC au CSEC du 21 Septembre 2021
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