Le syndicat FO Banques réclame la « fermeture au public de toutes les agences bancaires sur le territoire français ».
Malgré le confinement, « les banques sont tenues d’assurer la continuité de leur activité sur le territoire », souligne la Fédération bancaire française (FBF).
Les employés de banques toujours au contact avec la clientèle s’inquiètent des conditions dans lesquelles ils doivent continuer à travailler. Plusieurs syndicats des banques se sont fait l’écho de ces craintes ce mercredi. La CFDT Banques et Assurances a « constaté que le maintien » de cet accueil du public « dans les agences bancaires », ainsi que dans « certaines sociétés d’assurances, s’effectue dans le désordre le plus complet », indique-t-elle dans un communiqué.
Le syndicat souligne que les salariés concernés « sont confrontés potentiellement à un risque grave et imminent pour leur santé ». « Pour éviter de voir les salariés faire jouer leur droit de retrait », la CFDT réclame « des agences fermées à la clientèle », qui serait reçue physiquement « sur rendez-vous exclusivement » et de manière « exceptionnelle ».
Dans les locaux, les salariés devront disposer des moyens de protection « adéquats (gants, gel hydroalcoolique…) » et travailler « à distance les uns des autres », exige-t-elle. FO Banques réclame de son côté la « fermeture au public de toutes les agences bancaires sur le territoire français ».
La Fédération bancaire française se veut rassurante
La CFTC Banques dénonce « la lenteur de la mise en sécurité des personnels », alors que certains, « au contact quotidien avec le public, poursuivent leur activité malgré le risque sanitaire encouru ». Un risque aggravé en « prenant les transports en commun » et en « travaillant en open space ». Elle note par ailleurs que « les commerçants commencent à refuser les espèces par peur de contamination ».
Le personnel est « inquiet », avait signalé mardi Frédéric Guyonnet, président du SNB/CFE-CGC. Les salariés « ne comprennent pas pourquoi on les oblige à travailler sans protection », avait-il indiqué.
« En qualité d’OIV (opérateurs d’importance vitale, NDLR), les banques sont tenues d’assurer la continuité de leur activité sur le territoire », a réagi la Fédération bancaire française (FBF). « L’ensemble du secteur bancaire a mis en place les mesures et les procédures de sécurité individuelles et collectives, en stricte conformité avec les préconisations faites par les autorités sanitaires, qui permettent aux salariés d’exercer leur activité dans le respect total de leur santé », a-t-elle assuré.
Le sujet est hautement sensible pour les six grands groupes bancaires français, interrogés mercredi. Société Générale et BNP Paribas disent avoir mis en œuvre l’ensemble des mesures gouvernementales, sanitaires et de prudence pour assurer la protection de leurs équipes.
« Eviter toute file d’attente »
« Il est de notre responsabilité de veiller à la continuité de nos principales activités critiques comme la banque de réseau », indique la Société Générale. « Nous continuerons à prendre les mesures adéquates au plus près du terrain dans ce sens, […] en veillant à la protection de tous », a-t-elle ajouté. Sur l’absentéisme de ses salariés, la Société Générale affirme ne pas avoir de chiffres, soulignant que « les équipes sont parfois réduites » en raison de contraintes familiales ou de risque médical.
BNP Paribas a assuré être « à l’écoute des demandes et remontées » des syndicats. Elle dit « mettre en place l’organisation la plus souple possible », afin de permettre « les meilleures conditions de travail dans ce contexte particulier ». Dans les agences depuis mardi, les « flux à l’entrée » sont organisés pour « éviter toute file d’attente » dans les locaux, les rendez-vous physiques sont limités « à ceux indispensables » et les salariés « manipulant des espèces » sont dotés de « masques et gants », selon BNP Paribas.
Crédit Mutuel Arkea dit se son côté que « les caisses locales sont aujourd’hui fermées au public » à l’exception des « très rares » services bancaires pour lesquels « l’accès se fait client par client et en priorité sur rendez-vous ». Concernant la possibilité d’exercer un éventuel droit de retrait, aucune banque interrogée ne s’est exprimée.
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