HSBC France : deux élus CFTC à la manoeuvre !

Dans un contexte extrêmement tendu, la CFTC se renforce au conseil d’administration de la banque HSBC France. Deux sièges au conseil d’administration de HSBC France, sur les quatre réservés aux représentants des salariés !

À l’occasion de ce scrutin, qui s’est déroulé du 20 au 26 septembre dernier, la CFTC se hisse au rang de 2e syndicat représentatif de l’entreprise. En tête chez les cadres avec près de 30% des suffrages exprimés, et quasiment 22 % du côté des techniciens, elle décroche ainsi un siège dans chaque collège.

Une marque de confiance d’autant plus forte qu’elle intervient dans un contexte troublé. En effet, la maison-mère de Londres a annoncé « l’ouverture d’une revue stratégique » de ses activités dans le monde… Avec un focus particulier sur la banque de détail en France, dont « la cession totale ou partielle » est « l’une des options possibles », selon les propos tenus par Jean Beunardeau, directeur général de HSBC France à l’intersyndicale, le 17 septembre. Soit quelques jours avant cette élection.

La banque de détail désigne principalement les activités de crédit et de placement proposées aux particuliers, professions libérales, collectivités et PME. Elle subit l’impact des taux d’intérêt, durablement bas, qui pèsent sur sa rentabilité. Au sein de HSBC France, elle concerne plus de 3 000 salariés (sur 8 000), sans compter ceux des filiales.

Il y a trois ans, HSBC France avait déjà procédé à une importante restructuration. Et, cet été, la nomination d’un nouveau directeur général du groupe par intérim (Noel Quinn), due au départ inattendu de son prédécesseur (John Flint), amorçait inéluctablement une rationalisation de HSBC à l’échelle du monde.

« De multiples erreurs d’analyse »

« Le contexte macro-économique défavorable n’explique cependant pas tout, dénonce Pascal Bélouis, délégué syndical national du syndicat CFTC-HSBC. Au-delà de son incapacité notoire à s’adapter à la culture bancaire française – Barclays a commis la même faute et l’a chèrement payée –, le groupe a multiplié les erreurs d’analyse. En témoignent, par exemple, les revirements incessants sur le marché des professionnels et des TPE, l’impossibilité d’effectuer le financement global d’investissements immobiliers locatifs, l’incompréhension totale du marché viticole. Si l’on ajoute à ça l’incapacité à mettre en œuvre – depuis dix ans ! – un système informatique efficient, on ne s’étonnera pas là non plus du résultat. »

Le 3 octobre, Jean Beunardeau a annoncé, en comité central d’entreprise, s’orienter « vers un redressement de la rentabilité via la commercialisation de nouveaux produits, une intensification de la digitalisation, couplée à une restructuration en profondeur de toutes les fonctions centrales »… Les craintes pour l’emploi se trouvent donc confirmées.

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