Lettre ouverte du syndicat CFTC BNPP à la 1ère Ministre et au Président de la République

Madame la Première Ministre,
Monsieur le Président de la République,

Vous vous êtes exprimés sur la nécessité, pour les entreprises qui le peuvent financièrement, d’augmenter les salaires ou à mobiliser la Prime de Partage de la Valeur pouvant s’élever jusqu’à 6 000 € si l’entreprise dispose d’un accord d’intéressement. Ceci, conformément à la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgences pour la protection du pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation que nous n’avions pas connu depuis plusieurs dizaines d’années.
Bien entendu, tout cela reste à la discrétion de chaque entreprise et il est logique que chacune d’elle réagisse selon ses moyens.

Voici ce qui se passe chez BNP Paribas, première banque européenne, française de surcroît :
De 2017 à 2021, BNP Paribas a réalisé 40 milliards d’euros de bénéfices nets. Au premier semestre 2022, le bénéfice net s’élève 5,2 milliards d’euros. Et c’est tant mieux car il est préférable qu’une entreprise soit rentable.
En revanche, alors que tous les collaborateurs ont contribué à l’obtention de ces résultats, la reconnaissance financière se limite au Directeur Général qui voit sa rémunération fixe augmenter de 18 % (cf. Conseil d’Administration du 17/05/22) avec effet rétroactif au 1er janvier 2022.
Pour les salariés, l’augmentation des rémunérations fixes issue de la NAO 2021 a été de 0,60 %, certains n’ayant rien eu.

La NAO 2022 vient de commencer et voici les propositions de BNP Paribas, pour 2023 :

  • une augmentation de salaire de 0 à 3 % selon le niveau de rémunération fixe ;
  • prime de Partage de la Valeur : NÉANT.

Ceci est une véritable injustice pour l’ensemble des collaborateurs car :

  • Avec une augmentation de salaire inférieure à 3 %, nous sommes très loin de couvrir l’inflation sachant que certains n’auraient rien du tout ;
  • La Prime de Partage de Valeur réduite à zéro est un camouflet donné par la Banque tant à ses salariés qu’au Président de la République et au Gouvernement ;
  • Et comment justifier l’augmentation de 18 % pour le Directeur Général ?

Aussi, nous sollicitons votre intervention auprès de la Direction de BNP Paribas pour qu’elle accorde aux 55 000 salariés du Groupe en France, une révision des salaires couvrant l’inflation selon les estimations de l’INSEE ou de la Banque de France et une Prime de Partage de la Valeur de 6 000 € (estimation de 330 millions d’euros, compatibles avec les capacités financières de BNP Paribas).

Nous sommes convaincus que vous agirez auprès de nos dirigeants pour qu’ils mettent en pratique les mesures que vous encouragez en la matière afin d’améliorer le pouvoir d’achat de nos collègues.

Nous vous remercions de l’attention que vous vous voudrez bien porter à notre lettre-ouverte et nous vous prions de croire, Madame la Première Ministre, Monsieur le Président de la République, en notre considération distinguée.

Nancy, le 26 septembre 2022

Frédéric HARTARD
Président du Syndicat CFTC Groupe BNP PARIBAS

 

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