NAO branche AFB : 3,2% d’augmentation générale demandée par les 5 OSR

En France, les syndicats demandent plus de 3 % d’augmentation.

Cinq organisations syndicales représentatives du secteur bancaire s’allient pour demander une hausse de 3,2 % des salaires. Plusieurs grandes banques ont néanmoins déjà accordé des augmentations collectives comprises entre 0,5 % et 1%.

Coup de pression. Alors que l’inflation fait son grand retour en ce début d’année 2022, les syndicats du secteur bancaire réclament une forte revalorisation des salaires.

Dans un courrier envoyé mardi aux représentants patronaux, les cinq organisations syndicales représentatives de la branche AFB (Association française des banques) récla- ment une augmentation générale de 3,2 %pour tous les salariés. C’est trois à quatre fois plus que les hausses de salaires déjà accordées par certains établissements comme BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Mutuel Alliance Fédérale. «Cette hausse collective, cela me paraît la moindre des choses que l’on pouvait demander », déclare Mireille Herriberry, secrétaire de FO Banques, et signataire du courrier avec la CFDT, la CFTC, la CGT et le SNB. Cette intersyndicale, pas si commune dans le secteur bancaire,s’inscrit dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) dans la branche, qui doivent reprendre le 2 février. Elles ne concernent toutefois pas l’ensemble du secteur bancaire.

La branche AFB représente près de 180 établissements en France, dont les poids lourds BNP Paribas et Société Générale ainsi que des filiales de banques étrangères, soit environ 187.000 salariés (sur un total de 354.000). Les banques mutualistes (Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole et Crédit Mutuel) n’en font pas partie,et possèdent chacune leur propre branche. La hausse de 3,2 % demandée par les syndicats correspond globalement aux revalorisations accordées dans d’autres secteurs d’activité. Elle est également censée compenser le retour de l’inflation, estimée à 2,8 % en décembre, et refléter la hausse du SMIC. Elle doit enfin, selon l’intersyndi- cale, récompenser le travail fourni par les salariés en 2021 dans un con- texte de crise sanitaire, et alors que les banques s’apprêtent à publier des résultats record. «Ce chiffre de 3,2 % est cohérent après des années sans augmentation générale dans la banque », pointe Diana Brajevic, secrétaire générale de la fédération CFTC Banques. Interrogée, l’AFB n’a pas souhaité s’exprimer.

La hausse est également censée compenser le retour de l’inflation, estimée à 2,8 % en décembre.

Ce coup  de  pression  des  syndicats  intervient  alors  que  les  princi- pales  banques  affiliées  à l’AFB  ont déjà  terminé  leurs propres  négociations  salariales  annuelles.  Chez BNP  Paribas  et  Société  Générale, directions et partenaires sociaux sont tombés d’accord sur des augmentations collectives respectives de 0,6 % et de 0,7 %. Une première depuis au moins dix ans Dans l’hypothèse où la NAO de branche se montrerait plus généreuse que les accords déjà signés en entreprise, ces derniers devraient – ils être remis à niveau ? Théoriquement, l’accord de branche devrait primer sur l’accord d’entreprise. «Mais cela est hautement improbable », reconnaît un bon connaisseur de ces discussions car les établisse- ments sont plus puissants que la branche. Le scénario le plus probable est donc que l’AFB s’aligne sur les accords déjà signés par les entreprises. Le marché du travail dans la banque de détail et les fonctions administratives  du  secteur  (concernées  par  cet accord) n’est en effet pas aussi  tendu  que  dans  d’autres  branches,  où  la  pénurie de  main- d’oeuvre est  criante.  En  revanche,  le  principe d’une  hausse  collective  (et  pas  uniquement  individuelle)  pourrait  être validé au  niveau  de  la  branche,  tout comme l’ont déj à signé  chacun à son niveau  les  grands  établissements. Ce  serait une  première  dans la  branche  depuis  au  moins  dix  ans.  Les petites  banques  adhérentes  de  l’AFB devraient  alors  s’y  conformer. Parallèlement  aux  NAO,  d’autres négociations  sont  en  cours  au niveau  de  l’AFB,  notamment  celles concernant  les  règles  de  télétravail. Là  aussi,  les  syndicats  comptent obtenir  des  avancées,  alors  que  la percée  d’Omicron a relancé  le  débat sur  son  application  inégale  dans  les réseaux d’agences.

 

Source : Les Echos

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