Négociations Salariales 2022 – La position désuète de la direction

Les Négociations Annuelles Salariales 2022 Groupe sont en cours entre la Direction et les Organisations Syndicales. Même s’il reste encore des séances de négociations à venir sur le sujet, la CFTC regrette que le partage des richesses soit, une fois de plus, à double vitesse chez Natixis. Les années passent et la direction de Natixis reste campée sur des positions socialement obsolètes… Pourtant, le contexte général et interne à Natixis pousse largement pour une vraie prise en compte des demandes des salariés.

Vous trouverez dans cet article :

1/ le détail des propositions salariales de Natixis,

2/ l’analyse qu’en fait la CFTC,

3/ les revendications de la CFTC.

 

1/ Propositions de la direction de Natixis pour ces NAO :

Mesures individuelles

  • Budget augmentations individuelles 1.8% soit 9M€ (vs 1,5% en 2021)
  • Maintien du taux de sélectivité de 33% pour les salaires inférieurs à 60 k€
  • Maintien des augmentations minimales pour changement classification.
  • Maintien du budget réduction égalité H/F (1,33 M€) versé au mois de mars (avant transfert chez BPCE).

Mesures collectives

  • Pas de prime exceptionnelle mais mesure d’augmentation collective pérenne : 0,5% pour les salaires inférieurs à 50 k€ avec plancher à 150€
  • Augmentation masse salariale de 22 M€ charges comprises au niveau NI, sur 669 M€ non chargés.
  • Pas de prime Macron : c’est un choix de l’entreprise (sic !)

 

2/ Analyse des propositions de Natixis par la CFTC :

Natixis reste une nouvelle fois le mauvais élève parmi les banques françaises tant du point de vue des propositions salariales que du partage des richesses. Il n’effleure même pas la direction de Natixis que cela risque d’être contreproductif et de faire fuir nos talents un peu plus!

Il est à noter qu’en 2020, 51% des CDI présents dans l’entreprise n’ont pas été augmentés… (58% en 2019) La moyenne des augmentations de salaires en 2021 a été de 2.30%. Toujours en 2021, l’enveloppe des rémunérations variables hors bonus différés a connu une contraction de 21.70% (montant moyen 15.7 KE). Au total, la rémunération totale progresse de 0.70% en 2020. Ce taux est en constante diminution depuis 2018… A noter également que la classe ayant reçu la plus forte augmentation de salaire est les Hors-Classe… et notamment des membres du CDG… creusant un peu plus les inégalités !

En 2020, les femmes ont un salaire moyen inférieur de 18.40% par rapport aux hommes. Cet écart s’accroit avec la classification. Ce triste constat montre clairement que les mesures de l’accord sur l’égalité professionnelle, que la CFTC n’a pas signé, sont largement insuffisantes.

 

3/ Les revendications CFTC pour les négociations salariales 2022 :

Les organisations syndicales représentatives de Natixis ont fait parvenir un courrier à Mr Mignon, Mr Namias et Mme Tricon-Bossard afin de leur faire part de revendications minimales pour les négociations en cours. Voir en PJ

La CFTC rappelle ci-après la totalité de ses revendications. Ces propositions ne concernent pas toutes ce sujet des négociations. Mais nous les avons faites figurer car elles s’inscrivent dans une action d’envergure qui serait souhaitable de mettre en œuvre afin d’apaiser la situation sociale de notre entreprise

A/ Mesures salariales :

CONSTATS : les écarts de salaires se creusent chez Natixis entre les cadres supérieurs et les non cadres. L’augmentation insuffisante des salaires pèse sur le régime général de retraite. La crise sanitaire a également fait évoluer la situation des salariés ce qui demande des compensations. Inflation record à venir en France (environ 5%) avec hausse des prix des biens de première nécessité + SMIC allemand +20% + fuite des talents

  • Augmentation générale de 7% jusqu’à 70K, 5% jusqu’à 90K, 3% au-delà
  • Augmentation de l’enveloppe ACR de 5% (vs. 1,5%)
  • Passage cadre 2000 euros
  • Changement classification 1500 euros
  • Revalorisation de la prime médaille du travail.
  • Augmentation prime télétravail/TAD hors frais de restauration à 60 euros
  • Entretien paritaire si pas d’augmentation depuis plus de trois ans
  • Augmentation de la prise en charge des frais de restauration (forte augmentation du prix des denrées)
  • Possibilité de choisir la carte BIMPLI (ex-APETIZ) en alternative aux subventions employeur pour l’accès aux RE/RIE pour les entités qui n’en disposent toujours pas.
  • Mesures spécifiques Télétravail :
    • Prise en charge de la mise en conformité de son domicile en vue du Télétravail/TAD.
    • Paiement de l’indemnité forfaitaire de restauration pour les jours télétravaillés.
  • Supplément de participation pour le groupe et d’intéressement localement + suppression des plafonds sur P+I

B/ Mesures liées à l’âge , aux transports, à la vie de famille et à l’égalité professionnelle:

CONSTATS : malgré l’accord d’égalité professionnelle, les écarts F/H persistent voire se creusent à niveau de classification donné. L’âge de départ à la retraite risque d’être repoussé. Les salariés réclament un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée. Natixis n’arrive pas à attirer suffisamment de nouveaux talents et de les retenir. De même les compétences des séniors ne sont pas valorisées et leur expérience se perd sans transmission. La pyramide des âges de Natixis n’est clairement pas favorable à échéance de 10 ans.

  • Accord visant à pérenniser l’emploi sénior chez Natixis, avec notamment communication renforcée sur les points suivants  :
    • Aménagement du temps de travail avec réduction progressive et maintien du salaire.
    • Préparation à une retraite active et solidaire (dans le cadre de la RSE) par financement d’actions citoyennes sur le temps de travail : Mécénat de compétence, Fondation Natixis, Congés solidaires…
  • Accord jeunes talents visant à attirer et fidéliser les plus jeunes générations : carrière, mode de travail, formations, rémunération transparente…
  • Augmentation de la prise en charge des frais de garderie.
  • Mise en place de CESU (et e-CESU) financés à 50% par l’employeur.
  • Etendre les services des conciergerie et leur prise en charge financière par l’entreprise.
  • Augmentation du nombre de berceaux financés par l’entreprise de 50 à 200 berceaux.
  • Favoriser la promotion des femmes ainsi que leur recrutement sur des postes à plus forte responsabilité. (le groupe BPCE est avant dernier comparé à nos pairs)
  • Annuler immédiatement les inégalités salariales F/H (3.9 ME selon l’expertise de Ipso Facto de 2019).
  • Augmenter la flotte de vélos électriques afin de faciliter les liaisons entre tous les pôles.
  • Incitation financière afin d’encourager à utiliser les modes de transports alternatifs.
  • 600€ de chèques vacances au lieu de 500€.

C/ Mesures liées à l’épargne salariale :

CONSTATS : Natixis réduit considérablement la part de CDI dans les effectifs au profit de l’automatisation des processus et de délocalisation à Porto. Cela influe sur l’équilibre du régime des retraites en France. Les salariés auront plus de difficulté à se constituer une retraite. La loi Pacte offre la possibilité à l’employeur d’attribuer un abondement uniforme à tous les salariés, et ce, même en l’absence de contribution du salarié.

  • Plan Epargne Entreprise : proposer les abondements maximum à 8% du PASS ou 3290 euros.
  • PERCO : proposer les abondements maximum à 16% du PASS ou 6581 euros.

D/ Mesures liées à la complémentaire santé :

CONSTAT : Le régime des salariés est largement excédentaire depuis deux ans. Des mesures de gratuité ont été mise en place en 2020 et 2021, mais la prise en charge de nouvelles prestations ou la diminution du reste à charge, notamment sur l’optique, doivent être mises en place dès 2022. Le régime des retraités est largement déficitaire. L’assureur propose une augmentation substantielle des cotisations d’un montant égal pour tous, défavorisant ainsi les plus petites pensions.

  • Ouverture de négociation sur les mesures à prendre en cas d’excédent du régime salariés, pour mettre en place la prise en charge de nouvelles prestations et sur la réduction du reste à charge dès le premier trimestre 2022.
  • Pour le régime des retraités, report de l’augmentation des cotisations après la validation des comptes 2021 (et non pas dès novembre 2021) et ouverture d’une négociation sur le montant des cotisations en fonction par exemple du dernier salaire connu des retraités avant le départ en retraite.

E/ Mesures liées à la politique handicap :

CONSTAT : Le budget prévisionnel 2021 sera une nouvelle fois largement sous-utilisé.

  • Ouverture dès le premier trimestre 2022, d’une négociation d’un avenant à l’accord 2020-2022 sur des mesures afin d’utiliser le budget comme par exemple les mesures liées à l’embauche des travailleurs handicapés, à l’information et de sensibilisation, la formation ou les autres mesures (transports, reste à charge, soutien à des associations).
  • Prise en charge des frais d’entretien et de réparation de l’appareillage, fauteuil, prothèses auditives, etc…
  • Rendre obligatoire la formation de sensibilisation pour les salariés d’un service accueillant un travailleur handicapé.
  • Rendre obligatoire la formation de sensibilisation pour tous les managers dans les deux  premières années suivant leur nomination en tant que manager.
  • Communication sur les aides apportées aux aidants de personnes handicapés (ascendants et descendants)

 

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